L' ETANG DE VENDRES
: UNE LAGUNE LITTORALE
EXCEPTIONNELLE ENTOUREE PAR LA GARRIGUE
(VERSION
2023)
par André LOPEZ, auteur |
L'étang
de Vendres est un étang
littoral (et non une dépression éolienne comme celui de
Castelnau, son "annexe" nord) situé sur la commune de Vendres, dans le département
français de l'Hérault sur
la rive gauche
de l'Aude et
une petite partie, sur la commune
de Fleury,
département de l'Aude, non loin
de
son
embouchure dans la mer
Méditerranée au port du Chichoulet (vendres-Plage).
Malgré
des points communs, l'étang de Vendres présente
un intérêt plus diversifié que les autres milieux
humides de la "Basse
plaine de l' Aude" par son étendue, son histoire
géologique, son
hydrographie et la gestion des eaux, la variété des
habitats, sa faune et sa
flore exceptionnelles riches en espèces déterminantes,
ainsi que la présence
sur son pourtour , de belles collines miocènes que recouvrent
des garrigues,
un plateau alluvial quaternaire édifié par l' Orb
et les vestiges de nombreuses villas romaines dont le "temple de
Vénus", en fait complexe thermal (M.Clavel-Lévêque).
Sa
protection et sa mise en valeur sont assurées par
les membres d'une association locale très dynamique :
"Patrimoine et
Nature".
Origine
de l'étang
L’avancée
marine post-glaciaire a envahi une cuvette
située entre le massif de Fontfroide, celui de la Clape et les
collines du
Sud Biterrois, y créant un golfe de 25 000 hectares.
Antiquité
Le
golfe se présentait comme une petite mer
intérieure à nombreuses îles (dont la Clape) qui
recevait les eaux de l’Aude (Atax)
et les transmettait à la
Méditerranée par
d’étroites embouchures. Ce palus, terme le plus
adéquat selon
Clavel-Lévêque () ou « Lacus rubresus »
de P. Mela (« Mare
narbonesus », « rubrensis »
de Pline,
« narbonites » de Strabon) fut
soumis à une sédimentation marine puis
à un
colmatage par les limons de l'Aude lui donnant une couleur
rougeâtre, d'où son
nom. Les cités de Narbonne (près du bras principal du
fleuve) et Vendres (Portus
veneris) étaient établies sur les bords du Palus
transformé en
lagune par son comblement progressif et la formation d'un cordon
littoral.
C'est ainsi que s'isola l'étang de Capestang, que Narbonne fut
séparée de la
mer (Ve siècle)
et de
l'Aude, et que la partie la plus
orientale du Palus
(probablement
désigné sous
le qualificatif "Helice" par Avienus ) devint
les étangs de la Matte (Lespignan) et Vendres
comme en témoignent deux marqueurs biologiques : une plante primitive, l' Ephédra
ou Uvette (Ephedra
distachya)(Lopez,2019) et un Mollusque
Bivalve, le Pecten
glabre
(Flexopecten
glaber)(Lopez,2020). Elle fut
presque entièrement fermée sur la mer par le
cordon littoral qu'interrompaient seulement des graus.
À
partir du XIVe siècle
À
la suite d'une crue exceptionnelle en 1316, l'Aude
abandonna son cours majeur via Narbonne. Elle s'orienta d'ouest en est,
se
déversa dans une lagune vive d'environ 5 000 ha, dite
étang de
Pérignan et Vendres , communiquant avec la mer par le chenal du
«grau de
Vendres». Plusieurs auteurs notent que si la crue modifie le
cours de l'Aude,
c'est qu'elle endommage des endiguements en amont qui la
forçaient à s'orienter
vers les ports de
Narbonne.
Milieux
naturels
L’Etang
sensu lato est un ensemble de milieux
naturels d’une exceptionnelle richesse représentant un stade
avancé dans
l’évolution des écosystèmes lagunaires et espace
naturel protégé (Natura 2000).
Ces milieux, très différents et imbriqués en
mosaïque complexe, abritent une
flore et une faune exceptionnelles. Ils comportent une vingtaine d’
habitats
d’intérêt communautaire, dont 5 prioritaires se rattachant
à 6 grandes unités écologiques.
Le
complexe lagunaire
Ses
lagunes méditerranéennes (surface: 30% de
l'ensemble) sont largement occupées par les roselières,
une végétation semi
aquatique très dense (Phragmite ou
roseau commun, Scirpes,
Joncs) mais exposées aussi dans les zones découvertes
ou "clairs". Les lagunes méditerranéennes sont des
milieux typiques
et peu répandus en Europe. Elles abritent de nombreuses
espèces d’intérêts
patrimonial et communautaire prioritaire.
Les
prés salés
Dominant
dans le secteur Nord-Ouest de l’étang
(surface : 35 %) et d'intérêt pastoral, ils sont
surtout caractérisés
par divers joncs et abritent aussi des espèces
végétales rares.
Les
sansouïres
Ces
étendues limoneuses salées (surface :
25 %) sont dominées par les Salicornes et permettent
l'alimentation de
l’avifaune lorsqu'elles sont submergées.
Les
milieux dunaires
Abritant
une flore et une faune psammophiles qui leur
sont propres, ils sont les plus exposés à la pression
touristique.
Les
fourrés de
tamaris
Ils
ont une grande importance pour l'avifaune tout
comme les ripisylves.
Les
ripisylves
Elles
sont surtout installées le long du cours de
l'Aude, y abritent une flore herbacée diversifiée et des
lianes, dont la
Scammonée de Montpellier, Cynanchum acutum
ainsi qu'une entomofaune ayant inclus le Petit Monarque5(lien
externe).
Le
pourtour de l'
Etang
Il
comporte les abords immédiats, les collines et le
plateau de Vendres. Sur ce dernier, ont été
découverts ou retrouvés par le
botaniste biterrois Jean Gastesoleil (1939-2014) des taxons
végétaux
particulièrement rares et protégés : Physalis
viscosa, Centaurea
nicaensis et
Centaurea acaulis, Anagallis monelli,
Nassella trichotoma, Marsilea pubescens
(Marsilée pubescente : Equisetopsida, Salviniales)6(et Damasonium
polyspermum (Étoile d'eau à
nombreuses graines: Equisetopsida, Alismatales) ces deux taxons
dans une
mare temporaire méditerranéenne du plateau. Les collines
miocènes situées au
nord-ouest de l'étang sur les communes de Lespignan et Vendres
(Puech de l'
Œuvre, Les Escaliers, Les Moulins, Puech Piquet, Puech Blanc,
Tènement des
Bains) présentent une garrigue languedocienne typique. Entre
autres herbacées,
on peut signaler Atractylis
humilis
petit "chardon" d' une grande rareté, et Ephedra distachya,
devenue ici saxicole, ainsi que la
remarquable abondance de Ruta chalepensis
cohabitant avec Ruta montana sur
le petit puech de la Savoie.
Faune
L'étang
de Vendres est surtout connu comme un
haut-lieu ornithologique
accueillant dans sa roselière
à Phragmites
(l'une des plus grandes du Midi
de la France) de très nombreuses espèces d'oiseaux, tant en
nidification qu'en migration ou qu'en
hivernage7.
Il présente en fait une remarquable biodiversité dont
des recherches locales en cours complètent l' inventaire. Ce
dernier avait été
déjà entrepris au XIXe siècle
par
naturalistes de Béziers et Toulouse.
Invertébrés
Mollusques
Gastéropodes
terrestres
Ils
ont été déterminés (F.Marcou) près
de Castelnau.
Petit gris (Cryptomphalus aspersus, Helix aspersa),
Mourgueta (Eobania vermiculata),
Cornet étroit (Cochlicella acuta), Hélicette
ponctuée (Xerotricha
apicina)
Gastéropodes
aquatiques
Grande
Limnée (Lymnaea
stagnalis), Planorbe Anisus spirorbis, .Physa acuta
Lamellibranches
Palourde
d'eau douce ou asiatique (Corbicula fluminea),
Anodonte ou Unio (?)
Arachnides
Argiope
lobée (Argiope
lobata), vue sur sa toile avec stabilimentum dans
la végétation herbacée (8/2017), Dysdère
rouge (Dysdera
erythrina) sous les pierres, Dolomedes fimbriatus
(1993) araignée semi aquatique à ne pas confondre avec l'
Argyronète,
non encore observée ici mais présente dans l'étang de Capestang.
Myriapodes
Polydesmus
gallicus,
Iulus
albolineatus, Glomeris
marginata, Stigmatogaster
gracilis, Geophilus flavus, G.ferrugineus, Lithobius
pyrenaicus, et Scutigera coleoptrata
ont été trouvés sous les pierres et dans les
détritus d'inondation au pourtour
de l'étang (in Bulletin Soc.Hist.nat.Toulouse, 1886)
Annélides
Hediste diversicolor
(Nereididae)
Crustacés
Atyaephyra
desmaresti.
-
Écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii)
et Crabe bleu (Callinectes
sapidus) tous deux non
indigènes car originaires d' Amérique du nord et
invasifs.
Insectes
aquatiques
Odonates
Anax
empereur (Anax
imperator) - Crocothemis erythraea -
Sympetrum
fonscolombei
Coléoptères
Haliplidae
Haliplus
lineaticollis
Dytiscidae
Hydroporinés:
Coelambus parallelogrammus
et Coelambus impressopunctatus -Noterinés: Noterus clavicornis -
Laccophilinés: Laccophilus minutus et Laccophilus
variegatus -
Colymbetinés: Agabus bipustulatus,
Colymbetes fuscus,
Rhantus pulverosus, Agabus
conspersus -Dytiscinés: Hydaticus leander, Cybister
lateralimarginalis,
la plus grande espèce de la famille - Agabinés : Platanbus maculatus
Hydrophilidae
Ils
vivent dans l'eau calme, riche en hydrophytes
immergés.
Le
Grand hydrophile (Hydrophilus
piceus),
"géant" du groupe et des Coléoptères aquatiques, Hydrobius fuscipes,
Hydrochara
caraboides
et Hydrochara flavipes, Hydrobius fuscipes
et Hydrobius
convexus, Berosus signaticollis et Berosus affinis.
Helophoridae
Helophorus
aquaticus
et Helophorus
brevipalpis.
Gyrinidae
Gyrinus substriatus
Hémiptères
Naucoridae
Naucore
(ilyocoris (Naucoris) maculata)
Corixidae
Corises:
Corixa affinis - Sigara falleni -
Pleidae
Plea minutissima
(P. leachi)
Nepidae
Nèpe
cendrée, Nepa
cinerea.
Insectes
"terrestres"
Orthoptères
Criquet
migrateur (Locusta
migratoria), Oedipode émeraudine (Aiolopus
thalassinus). Plusieurs exemplaires de la très rare
"magicienne
dentelée" (Saga
pedo) ont été photographiés sur
des câpriers
par J.C.Crespo (Pat.Nat.,Vendres), au dessus de
l'étang (versant occidental).
Lépidoptères
La
Diane Zerynthia
polyxena,
signalée en 2008 (Natura 2000 ?), est en fait un papillon
de garrigue
inféodé aux Aristoloches du
secteur, peut être Aristolochia rotunda,
abondante le long du canal de la Matte. Son intérêt est
moindre que celui du
Petit Monarque, Danaus
chrysippus,
étudié en 2003 dans la ripisylve5,
lié temporairement à la Scammonée de Montpellier (Cynanchum acutum)
sur les bords de l' Aude, lors d'une
migration caniculaire (lien externe).
Vertébrés
Poissons
Poissons
d'eau douce typiques : l' Anguille
toujours pêchée activement, le Joël ou
Athérine (Atherina
boyeri) qui se retrouve en eau salée, la Perche
arc-en-ciel Lepomis
gibbosus, la
Carpe commune Cyprinus
carpio, la Tanche Tinca tinca,
la Brème commune, Abramis brama, le
Brochet Esox
lucius, le Sandre Sander lucioperca,
les Silures, l' Epinoche....L' absence
de collaboration du pêcheur professionnel d'Anguilles n'a pas
permis de
compléter cette liste....
Batraciens
Les
Anoures. Le Pélobate cultripède Pelobates cultripes
(CEN 2005) (Pelobatidae),
crapaud très rare vivant
dans les mares littorales des milieux dunaires et la Grenouille de
Pérez Pelophylax
perezi (CEN
2008) (Ranidae)
sont deux espèces déterminantes.
Reptiles
La
Cistude d' Europe
aurait été présente au siècle dernier (tout
comme la tortue d'Hermann dans la Clape voisine) mais elle semble avoir
disparu
aujourd'hui...
Sur
le pourtour de l'étang, le Lézard ocellé Timon lepidus
CEN 2002 et deux
Psammodromes, l'algire (Psammodromus algirus),
espèce remarquable, et celui d'Edwards (Psammodromus hispanicus),
taxon déterminant.
Oiseaux
Basée
sur la présentation actuelle des ordres et la
phylogénie, leur liste est établie d'après des
observations personnelles ainsi
que celles des membres de Patrimoine et Nature, du GRIVE, d' Aude
Nature, de
Natura 2000 et de divers particuliers s'exprimant sur le "Net".
Coraciadiformes
À
côté du Rollier (Coraciadidae) et du Guêpier
(Meropidae), fréquentant les abords de l'étang, les
Coraciadiformes sont
représentés par le Martin-pêcheur d' Europe (Alcedo atthis),
de la
famille des Alcidinidae.
Ansériformes
Sédentaires
ou de passage, la plupart des genres et
espèces observées en France, peuvent se rencontrer dans
l' étang.
Anatidae
Les
Anatini dits "canards de surface" ou
"barboteurs" : le Colvert (Anas platyrhynchos),
le Souchet (Anas
clypeata) et le Chipeau (Anas strepera),
le Canard siffleur (Anas penelope),
le Canard pilet (Anas
acuta), les Sarcelles d' hiver (Anas crecca)
et d' été (Anas querquedula),
et
le Tadorne de Belon (Tadorna tadorna) qui
nicherait dans des terriers de
lapin au nord de l'étang . Les Aythyini dits "canards
plongeurs" : la Nette rousse (Netta rufina)
et le Fuligule milouin (Aythya ferina).
Phoenicoptériformes
Le
Flamant rose (Phoenicopterus
roseus)
Podicipediformes
Grèbe
huppé (Podiceps
cristatus) et Grèbe castagneux (Tachybaptus
rufficollis)
Ardeidae
La
famille des Ardeidae
est représentée par des espèces
déterminantes
Botaurinae
Le
Butor étoilé (Botaurus stellaris)
et le Blongios ou Butor nain (Ixobrychus minutus).
Ardeinae
(dont
Nycticoracinae)
Le
Bihoreau gris (Nycticorax
nycticorax), le Crabier chevelu (Ardeola ralloides),
l'Aigrette garzette (Egretta
garzetta), la Grande Aigrette (Ardea alba),
le Héron cendré (Ardea cinerea),
le Héron pourpré (Ardea purpurea)
et le Héron
garde-bœufs (Bubulcus
ibis)
Rallidae
Les
deux taxons les plus remarquables sont le Râle
d'eau (Rallus
aquaticus) et, surtout, la
Poule ou Talève sultane (Porphyrio porphyrio)
l'un des "joyaux" de l'
étang. La Gallinule poule-d'eau (Gallinula chloropus)
et la Foulque macroule (Fulica atra)
sont beaucoup plus fréquentes et des mieux
visibles dans les "clairs" et canaux.....
Passeriformes.
La
Rousserolle turdoïde (Acrocephalus arundinaceus)
et la Lusciniole à moustache (Acrocephalus melanopogon),
espèce déterminante, qui nichent parmi les phragmites, le
Rémiz penduline (Remiz pendulinus)
qui
construit un nid en bourse suspendu au-dessus de l'eau dans la
phragmitaie ou à
des branches d'arbres, le Pipit rousseline (Anthus campestris)
et le Bruant ortolan (Emberiza
hortulana), autre espèce déterminante, tous deux dans
les zones sèches.
.....Enfin,
quelques espèces rares sont considérées
comme "accidentelles", de simple passage et pouvant provenir de la Réserve africaine
de Sigean :
le Pélican gris (Pelecanus rufescens)(obsv.
Crespo et
al.), le Cygne noir (Cygnus atratus)
et l'Ibis sacré (Threskiornis aethiopicus)
qui aurait même nidifié dans l'
étang. L'Erismature rousse (Oxyura jamaicensis :
Anatidae, dimorphisme sexuel remarquable) a été
également signalée mais serait
considérée comme indésirable.
Rapaces
Le
Busard des roseaux (Circus aeruginosus),
le Busard cendré (Circus pygargus)
et le
Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus)....
Mammifères
Chiroptères
La
Sérotine commune (Eptesicus serotinus),
le Vespère de Savi (Hypsugo savii)
et surtout le Grand
Rhinolophe (Rhinolophus
ferrumequinum),
espèce déterminante.
Rodentia
D'
origine américaine et donc importés, le Ragondin (Myocastor coypus :
Hystricomorpha) et le Rat musqué (Ondatra zybethicus :
Myomorpha) creusent des terriers
dans les berges des canaux et fossés mais peuvent aussi
construire des
"huttes" en débris végétaux, surtout de
Phragmites. Essentiellement
herbivores, ils se nourrissent parfois de Mollusques : Clovisse
asiatique
et Unionidae.
Ancienne
faune de
l'étang
Il
s'agit de la Faune malacologique, les Mollusques
ayant vécu jadis dans les étangs de Vendres, de la Matte
et le Palus Helice
qui les a précédés (Lopez,1920).
Ils ne sont connus que par
leurs coquilles-épaves, mises à
jour dans les vases extraites récemment (2019) des canaux de
l'étang de Vendres
par curage, non loin des thermes de la Villa de Vénus, et par
les
conchiliorestes correspondants découverts dans la
quasi-totalité des
villas-galloromaines du voisinage où quatre de ces
Lamellibranches avaient été
transportés depuis le Palus puis consommés.
Retrouvés dans les habitats
antiques du Saint-Chinianais (F.Marcou), ils avaient donc fait l'objet
d'un
commerce avec l'arrière-pays du Biterrois (Lopez,1920).
En
voici la liste : Le Pecten glabre, Flexopecten glaber
(Pectinidae) omniprésent, taxon "emblématique" dans tout
le secteur -
L' Huitre plate d' Europe, Ostrea edulis
(Ostreidae), également très abondante - Les
deux Coques, commune (Cerastodesma edule)
et
glauque (Cerastodesma
glaucum)(Cardiidae)
- La Moule méditerranéenne, Mytilus galloprovincialis.(Mytilidae),
mal conservée.
À
noter aussi: Le Cérithe commun, Cerithium vulgatum
(Gasteropode, Cerithiidae), accidentel dans les villae et leurs
dépendances -
La Palourde commune, Ruditapes decussatus
(Veneriidae), et le Flion tronqué,
Tenille ou Telline, Donax trunculus
(Donacidae), absents des sites gallo-romains donc non consommés
-
Au
sud de l'étang (lieu-dit "Les rizières"
ou "Bois de Palazy"), les coquilles épaves appartiennent aussi
à
d'autres taxons, franchement marins : Mactres, Couteaux, Amandes
de mer,
Murex, Bucardes........ Ils indiquent qu' en ce lieu, le Palus
s'ouvrait
largement sur la mer, probablement par un grau très spacieux.
Les
conchyliorestes d'autres espèces y sont également
présents. En voici la liste, dressée par Francis Marcou
(hiver 2020) : La
Gibbule, Gibbula
(Trochus) adamsoni (Trochidae) - La
Turritelle commune, Turritella communis (Turritellidae) - Le
Cérithe
réticulé, Bittium reticulatum (Cerithiidae) - Le
Scalaire, Epitonium
clathrus
(Epitoniidae) - La Natice porte-chaîne, Euspira (Lunatia)
catena
(Naticidae) - La Nasse réticulée, Tritia (Nassarius)
reticulata
(reticulatus) et le Cyclope ou Nasse
néritoïde, Tritia (Cyclope) neritea
(Nassariidae) - La
Lucine pale, Loripes lucinalis (Lucinidae) - Le Coin à
bandes, Donax
vittatus (Donacidae) -La Lutraire elliptique, Lutraria
lutraria (Lutrariidae).
Arrière
Plage
L'
arrière-plage comporte le milieu dunaire, de la sansouïre et
des lagunes.
Flore
La
flore des dunes comprend un ensemble de plantes psammophiles
typiques : l' Euphorbe peplis (Euphorbia
peplis : Euphorbiaceae),
la Luzerne maritime (Medicago marina :
Fabaceae),
l'Alysson maritime ou Corbeille d'argent (Lobularia maritimsea :
Brassicaceae),
le Liseron des sables ou soldanelle (Calystegia soldanella :
Convolvulaceae),
le Plantain à feuilles grasses (Plantago crassifolia :
Plantaginaceae),
le Lis maritime (Pancratium
maritimum : Liliaceae), l'
Euphorbe des rivages ou maritime (Euphorbia paralias :
Euphorbiaceae),
la Camomille des dunes (Anthemis maritima :
Asteraceae),
la Malcolmie maritime ou Giroflée des sables (Malcolmia
littorea : Brassicaceae),
la Matthiole ou Giroflée
des dunes (Matthiola
sinuata), la
Crucianelle maritime (Crucianella maritima : Rubiaceae), la Scabieuse maritime
(Scabiosa maritima), le Panicaut
maritime (Eryngium
maritimum :
Apiaceae), le
Panais porte-épines(Echinophora spinosa :
Apiaceae), la
Queue de Lièvre ou Lagure ovale(Lagurus ovatus)
et enfin, l' Oyat (Ammophila
arenaria : Poaceae). Les arbres et arbustes sont
représentés par le Tamaris, l' Eleagnus ainsi
qu'un très grand exemplaire de Pistachier lentisque,
inattendu en ce lieu.
À
la limite de la sansouïre, les dépressions humides
abritent à nouveau le Phragmite (Phragmites
communis), le
Jonc maritime (Juncus
maritimus) et
le Jonc piquant (Juncus
acutus), ainsi que l' Inule
perce-pierre ou fausse criste (Limbarda crithmoides)....
Mollusques
Cornet
méditerranéen (Cochlicella barbara)
-Clausilie (Clausilia rugosa)- Myosotella (= Ovatella)
myosotis
Crustacés
Isopodes:
Idotea chelipes - Sphaeroma
serratum
Amphipodes:
Puce de mer (Talitrus
saltator)
Insectes
Dermaptères
Labidura riparia
et Forficula
auricularia
Faune
des Tamaris
Coléoptères
Curculionidae: Coniatus tamarisci -
Corimalia (= Nanophyes) tamarisci
Hémiptères
Nabidae: Nabis viridulus
Flore
Plantes
aquatiques (Hydrophytes)
Les
hydrophytes aquatiques immergés sont le Potamot
pectiné ou à feuilles pectinées (Stuckenia pectinata
(Potamogetonaceae), la Zannichellie des marais
(Zannichellia
palustris : Zannichelliaceae), la Rupelle spiralée (Ruppia
cirrhosa :
Ruppiaceae),
le Varech de Nolti
ou Zostère naine (Zostera noltii :
Zosteraceae) et des algues vertes Characeae.
Les
hydrophytes flottants sont représentés par la Ludwigie ou Jussie
à
grandes fleurs (Ludwigia grandiflora : Onagraceae)
considérée comme
envahissante et nuisible....
Plantes
terrestres
("Cormophytes")
Les
Plumbaginaceae,
d'identification délicate, sont
représentées par le genre Limonium
("Statices")
notamment avec Limonium
vulgare
("Saladelle", "Lavande de mer"), le plus répandu, et les
espèces déterminantes protégées : Limonium
auriculiursifolium
("Statice à feuilles de Lychnis"), Limonium gerardianum
("Statice de Girard"), Limonium legrandii ("Statice de
Legrand") et LimoniumMyriolimon) ferulaceum
("Statice fausse-férule"). Limoniastrum monopetalum
(
Protection
environnementale
L'étang
de Vendres est compris dans le site Natura 2000 de la
« Basse plaine de l'Aude »8.
Archéologie
La
Villa "Temple
de Vénus"
Au
mythe d'un "temple de Vénus "a succédé le
concept, bien réel, d'un ensemble thermal répondant
à des modèles fonctionnels2. Ainsi
a-t-on pu identifier deux fours ou praefurnia, une
pièce chaude ou caldarium
(37 m2), une pièce d'eau tiède
ou tepidarium
(26 m2), une pièce froide ou frigidarium
(15 à 17 m2), une salle de
transpiration sèche ou laconicum et
deux piscines. Ces
thermes privés, auxquels s'associait un vivier circulaire pour
poissons
évoquant celui, beaucoup plus vaste, de Narbonne, étaient
annexés à une villa
sise plus à l'est, vraisemblablement somptueuse comme en
présument des
matériaux décrits par Mourret. Un aqueduc alimentait tout
l'ensemble. Il en
subsiste des vestiges partiels et très remaniés dans la
colline proche.
L'ensemble vient d'être réconstitué en 3D.
Autres
vestiges
antiques
D'autres
sites romains sont connus et actuellement
prospectés (Parc culturel du Biterrois, lien externe) dont
diverses villas à
l'est et surtout au nord de l'étang où celle de Vivios, sur
Lespignan, est remarquable par ses canalisations
et pose divers problèmes. A la Barre du Puech blanc, des
vestiges
archéologiques incluent une citerne qui aurait été
emplie de coquillages,
notamment Flexopecten
glaber 4.De
même, cette fois sur Nissan à proximité de
l'étang
de La Matte- Lespignan, était établie la villa du Petit
Marignan dont le
dépotoir est extrêmement riche en ce Mollusque4.
Sur
le plateau de Vendres, citons des emplacements de Villae
signalés, une fois encore par leurs conchyliorestes. à
Sainte-Germaine, Jaussan
et Perrier-Grand Figuier.
Plusieurs
carrières antiques notamment au lieu-dit
Gouldeau-Valère, et aux Escaliers, ont fourni les
matériaux de construction,
dont un calcaire coquillier (lumachelle) dit
"des
Brégines".Les traces d'outils (escoudes) sur les fronts de
taille, des
puits et de nombreuses ornières liées au transport y sont
encore visibles (in
villa de Vivios Lespignan).
Clavel-Lévêque,M., 2014 -
Villa "Temple de Vénus" in "Les Chemins de
Mémoire", Parc Culturel du Biterrois/La Domitienne.
Lopez, A., 2019 - L'uvette ou
«raisin de mer»
(Ephedra distachya: Ephédracées): un marqueur
biologique témoin d’
anciens rivages dans le Sud- Biterrois (Vendres- Lespignan-
Nissan). Bull. Soc. archéol. scient. Litt.
Béziers, p.11-29.,
2019
Lopez,
A.,2020 - Le
Pecten glabre et
autres
coquillages marins très appréciés dans le
Biterrois durant l' Antiquité. Leur
origine probable. », Bull.
Soc. archéol. scient.
Litt. Béziers.
p.45-71., 2020
· · Lopez, A., « Sur quelques relations
particulières entre les plantes et les Insectes, dont le
Monarque africain
(Danaus chrysippus L.), dans l'ouest de l'
Hérault. », Bull.Soc.Et.Sci.nat.
Béziers, 20, 61, p. 35-39., 2003
· · Lopez,A., « Un trésor
botanique aux
portes de Béziers. », Bull. Soc. archéol.
scient. Litt. Béziers, VI (1994-1995),
p.89-90., 1995
· · http://www.vendres.com/Files/Fichiers_PDF/Livret_faune_flore.pdf
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