' «
UVETTE » OU « RAISIN
DE
MER » (EPHEDRA
DISTACHYA
: ÉPHÉDRACÉES) :
MARQUEUR
BIOLOGIQUE
TÉMOIN
D’ ANCIENS RIVAGES
DANS
LE SUD-
BITERROIS
(VENDRES- LESPIGNAN - NISSAN)
Une plante de bord de mer
en
pleine Garrigue
( version 2024)
par André Lopez , auteur
|
d'après
son article in
Bull.Soc.Arch.Scient.Litt.Béziers,
2019, p.11-31)
Couleurs
conventionnelles :
En noir et italiques, termes anatomiques ; en violet,,
noms
génériques et spécifiques ; en vert, noms de
familles ; en bleu clair, noms de
groupements plus élevés ; en bleu foncé, liens ;
en orange,, parties
les plus importantes
et résumés.
|
INTRODUCTION
Prospectant la
« Barre » du Puech
Blanc
(Commune de Lespignan) pour un inventaire botanique de garrigue et le
repérage
de vestiges gallo-romains, l'auteur, André Lopez-Moncet, a eu
l’extrême
surprise
d’y découvrir, en Avril 2018, une plante psammophile,
l’Uvette
ou
Raisin de mer, normalement inféodée aux dunes littorales
et
dont la situation sur des falaises calcaires dominant l’étang
deVendres
(lien ci-dessous)
s’avérait pour le moins étonnante et presque incongrue.
Elle
fut retrouvée ultérieurement, dans des milieux analogues,
mais
cette fois en surplomb de l’étang de la Matte (ou de Lespignan)
qui
prolonge celui deVendres jusqu’à la Vernède, sur Nissan
lez
Ensérune. L’emplacement de ses populations dans une topographie
et
un contexte géologique particuliers suggéraient leur
adaptation
à un milieu dérivé du bord de mer et, de ce fait,
le
jalonnement d’une ancienne ligne de rivage.
L’UVETTE
Caractères botaniques
L’Uvette,
Raisin de Mer (nom
également
donné
en zoologie à la ponte de la Seiche, ensemble d’oeufs se
disposant en grappe) ou Ephèdre fait partie de l’ordre des
Gnétophytes
ou Gnétales,
végétaux vasculaires et
gymnospermes voisins
des Pinales (Conifères),
groupant trois familles : les
Ephedraceae
(Ephédracées)
réduites au seul genre Ephedra (Fig.1),
les Gnetaceae
également monogénériques
avec Gnetum (Fig.2) incluant
surtout des lianes et les Welwitschiaceae
ne comportant qu’une seule espèce, l’extraordinaire Welwitschia
mirabilis du désert
sud africain du Namib, avec ses deux feuilles en lanières
gigantesques
(Fig.3).
|
|
|
1
- Ephedra |
Fig.2
- Gnetum |
Fig.3
-Welwitschia |
|
|
|
L’Uvette
est rattachée aux
Ephédracées
sous le
binome
linnéen d’ Ephedra distachya,
le terme spécifique, issu
de « di » = deux/double,
et « stachys »(latin) ou « stakus » (grec) =
épi,
faisant allusion aux inflorescences mâles disposées par
paires. Le genre Ephedra
lui même
est mal connu malgré les innombrables publications qui en ont
traité depuis Jules Charles
de l'Ecluse (Clusius,XVIeme siècle ). Quant à la
typification de l’espèce et son statut
nomenclatural d’ Ephedra distachya
(Linné 1753), ils
s’avèrent fort délicats selon Nouviant
(1996) qui les
base exclusivement sur un habitus allongé flexible et un habitat littoral
atlantico-méditerranéen, excluant ainsi
Ephedra
monostachya (Linné,1753) et Ephedra helvetica
(Meyer,1846) ainsi que plusieurs populations terrestres situées
entre l’Arc Alpin et la Méditerranée.
Il s’agit d’une plante
européenne et asiatique, vivace, à
port de sous-arbrisseau, haute de 15 à 100 cm (Fig.1,4), dans
l’ensemble glauque, d’un vert grisâtre à jaunâtre et
rappelant, de prime abord, soit un petit genêt avec ses tiges et
rameaux fastigiés5, soit et surtout, une
Prêle (Fig.5) par l’absence apparente de feuilles et
l’aspect segmenté des tiges, d’autant plus que cette
dernière est également porteuse de strobiles
.
Les tiges,
chlorophylliennes et
assurant donc la photosynthèse
sont fines, rigides, striées par de fines côtes et
présentent des ramifications alternes ou en faisceau, toutes ces
parties paraissant comme « segmentées » et «
articulées » de façon
régulière.
Sur chaque noeud ou « articulation » séparant des
entrenoeuds ou « segments », longs chacun de plus de 3 cm,
s’insèrent de très petites gaines (2-3 mm) plus ou moins rougeâtres,
étroites, triangulaires, non
évasées,
souvent situées de part et d'autre de la tige, et que l’on
considére
en général comme des "feuilles" non
développéees ou atrophiques (Fig.6a et Fig.6 b).
L’Uvette
est le plus souvent dioïque et
présente des
organes
reproducteurs, les strobiles, plus
communément appelés « cônes
»,
agglomérés, visibles lors de la floraison en Mai- Juin.
Un cône mâle, de couleur jaunâtre, est ovoïde,
pédonculé
ou subsessile, formé par 4 à 8 paires de fleurs avec des
bractées10
stériles
et 2-3 bractées dites fertiles portant une colonne staminale
terminée par 8 anthères Il
se
dispose généralement par paires, justifiant, comme
déjà
indiqué ci-dessus, le nom générique distachya (Fig.7 et 8). Le
cône femelle est pédonculé, uni ou biflore,
chaque
fleur formée par une seule paire d'ovules et un long style
saillant qu’entourent 3 ou 4 paires
d'écailles protectrices (Fig.9). Ces ovules sont
fécondés par le
pollen
issu d’un cône mâle et transporté , non par des
Insectes mais par le vent
(anémophilie).
Le fruit qui en résulte arrive à maturité en
août-septembre.
Ses deux graines sont recouvertes d'écailles charnues rouge vif
ou rose framboise
(Fig.10
à 12), ce qui donne à l'ensemble un aspect et une
consistance de baie
globuleuse.
Il est comestible, de saveur sucrée, d’où son nom
vernaculaire
"raisin
de mer"et légèrement acidulée rappelant celle des
grains de
grenade.
Cette description « moderne » ne peut qu’être
complétée
par celles, particulièrement évocatrices sur le plan
morphologique,
qu’en
donnaient déjà deux naturalistes de l’ Antiquité
européenne connaissant
l’
Ephedra distachya sous le nom
de tragos. Ainsi, pour Dioscoride (De Materia medica, 4,
48), « Tragos pousse près de la mer. C'est un arbrisseau,
bas
sur
le sol, d'une vingtaine de centimètres. Sans feuilles mais
portant de
nombreuses
petites graines rouges, de la grosseur du grain de froment, pointues,
astringentes
au goûter…. » . Il semble toutefois exister ici une
confusion
entre
les écailles (rouges) et les graines qu’elles entourent.
|
|
|
|
|
Fig.10
- Fruits, La Maïre |
Fig.11
- Pieds en fruits, Puech blanc |
Fig.12
- Fruits, détails |
Fig.13
- Grand Ephèdre, Minervois |
Fig.14
- Rouvet en fruits. Les Escaliers |
|
|
|
|
|
De son
côté, Pline l’
Ancien12 (Histoire naturelle,XXVII –
CXVI)
note qu’ : « Il y a aussi une autre plante appelée tragos
(salsolatragus),
et par quelques-uns scorpion, haute d'un demi-pied, poussant beaucoup
de rejetons,
dépourvue
de feuilles, portant de petites grappes rougeâtres, et donnant un
grain
semblable à celui du froment, dont le bout est aigu. Cette
plante croît,
comme
la précédente, sur les plages maritimes… » « Est et alia herba tragos,
quam
aliqui scorpion vocant, semipedem alta, fruticosa, sine foliis,
pusillis racemis
rubentibus
grani tritici, acuto cacumine, et ipsa in maritimis nascens.
»
L’
Uvette ainsi décrite ne
peut être confondue avec une
espèce
voisine présente aussi dans notre région : le Grand
Ephèdre ou Grande
Uvette
(Ephedra nebrodensis ou E.major), non psammophile mais
saxicole13 et
calciphile14.
Il croît en effet sur les rochers et falaises calcaires (Fig.
13).
Moins
long que l’ Ephedra distachya, il est caractérisé par des
tiges et
rameaux
dressés et ligneux à la base, à articles plus
courts(1-2 cm), moins épais et presque filiformes (1 mm), des
cônes sessiles ou subsessiles, non pédonculés,
donnant également un fruit dont les écailles charnues
rouges ne recouvrent cette fois qu’une seule graine. A.Lopez (1986) en
a décrit une population sur le causse de la Courounelle,
près de Minerve et l’a même présentée
à la Société archéologique de
Béziers lors d’une
visite sur le terrain. Entre autres stations, on l’a signalée
aussi dans l’ Aude près du château de Queribus et en tant
qu’«
Ephedra distachya » , comme « une nouvelle espèce
végétale
découverte dans la réserve au coeur des Gorges de
l'Ardèche » ( Fize & Ferro,
reportage sur internet),
diagnose échappant à toute logique naturaliste, d’autant
plus
qu’elle
se base uniquement sur quelques pieds mâles.
Dans notre
secteur, surtout
près de Nissan et du Puech blanc,
une autre confusion est galement possible avec le Rouvet (Osiris alba : Santalacées),
propre à la Garrigue,d’autant plus que les deux plantes y
partagent sur falaises des niches écologiques communes.
Hémiparasite, peut être même de l’ Ephedra lorsque leurs pieds sont
très rapprochés (Fig.22), le Rouvet a un port
érigé-fastigié, une couleur d’ensemble glauque
mais
est pourvu de feuilles lancéolées et ses fruits
subsphériques, d’un rouge
vif
luisant qui lui a peut être valu son nom vernaculaire, sont
d’authentiques baies sans
écailles(Fig.14).
Composition chimique et
propriétés pharmacologiques
Le
« Tragos » ou «
Tragus » était
déjà
crédité d’un pouvoir médicamenteux par les
Gréco-romains. Pour Dioscorides11, in De materia medica :
«
Dix des ces graines prises avec du vin sont bonnes pour l'estomac et
les menstrues
des femmes ». D’après Pline
l’ Ancien , in Histoire
naturelle
: « Dix ou douze sommités des rameaux de cette plante,
pilées et prises
dans
du vin, sont un remède pour le flux coeliaque, la dysenterie,
l'hémoptysie
et les pertes. » « huius
racemorum X et XII cacumina trita ex vino pota coeliacis,
dysentericis, sanguinem excreantibus mensumque abundantiae auxiliantur
».
Par ailleurs, l'Ephedra sinica, Ephèdre chinois ou «
Mahuang
», était utilisé à des fins
médicinales en Chine depuis deux mille ans.
Le genre Ephedra est l'un des
rares parmi les Gymnospermes4 à
produire
des alcaloïdes.De fait, les
nombreuses espèces
d'Ephèdres
connues dans plusieurs parties du Monde renferment ces substances
(Bruneton,2009) qui sont plus précisément des
pseudo-alcaloïdes :
l’éphédrine
et la noréphédrine. En outre, les rameaux renfermeraient
de faibles quantités d'un autre
alcaloïde,
l'orantine,dérivé de la spermidine.
L'éphédrine, de formules brute C10H15NO et topologique
figurée ci-contre est considérée comme
structuralement
très proche de l’adrénaline dont elle potentialise
l’action.
A l'exception d' Ephedra nebrodensis
(Fig.13), la plupart des
Ephèdres européens, n’ont qu’une teneur en
pseudoalcaloïdes réduite, contrairement aux espèces
asiatiques qui en renferment une quantité notable et dont ils
peuvent être extraits. Après avoir été
longtemps citées dans la
plupart
des pharmacopées, seules les préparations
synthétiques
conservent
encore quelques emplois, non sans ménagement17. L’usage
médical de
l’éphédrine
et de la noréphédrine se résume aujourd’hui au
traitement
de
l’hypotension artérielle dans les anesthésies, de la
congestion des voies
aériennes
et, comme antinaupathique, dans le « mal des transports ».
On conçoit que les indications antiques évoquées
ci-dessus
ne pouvaient, en principe, avoir l’effet escompté, si l’on
excepte peut
être
la stimulation des sphincters.
|
|
Fig.15
-
Population, La Maïre |
|
|
|
Le Biotope habituel
Comme l’ont aussi fort bien
souligné les deux auteurs
gréco-romains
précités, « Tragos pousse près de la mer
»… « sur les
plages
maritimes ». D’abord dressée puis rampante, l’Uvette a une
forte propension
à
coucher ses tiges sur le sable, y devenant ainsi prostrée, au
point de le
recouvrir
presque entièrement et de former des tapis ras sur les dunes du
littoral
qu’elle contribuerait ainsi à stabiliser en y supportant
même un
ensevelissement progressif. L’ Uvette est d’ailleurs bien
adaptée à la vie dans ce
milieu
très particulier meuble, croulant, très aride et
venté que tolèrent
seulement
les plantes dites
psammophiles. La grande
longueur de sa partie souterraine, la
réduction
des feuilles à de petites structures en écaille et
l’inclusion
des stomates primitifs dans un épiderme à
revêtement cireux diminuant la
perte
d'eau sont autant
d’adaptations à l’environnement dunaire. La quasi-absence de
feuilles
est compensée par le fait que ses tiges et rameaux sont
chlorophylliens7
et assurent
ainsi la photosynthèse. Il s’agit donc d’une
psammophyte, d’une
xérophyte,
mais aussi
d’une
plante pionnière que l’on retrouve
dans d’autres zones
côtières
sablonneuses (Méditerranée centrale et
occidentale,côtes
atlantiques
du Portugal, de l’Espagne sud-occidentale et d’Afrique du Nord),
notamment sur l'arrière
des
dunes stabilisées, dites "dunes grises". Avec le beau lis des
sables
(
Pancratium
maritimum ), le Liseron
soldanelle (
Calystegia soldanella),
présents
à Vendres-Plage et
Crucianella
maritima, elle fait partie d’une communauté
végétale, l’alliance dite
Crucianellion maritimae.
Sa propagation s’effectue soit de proche en proche, de façon
végétative,
par la partie souterraine, l’enracinement possible au niveau des
noeuds, et
par
graines, ces dernières pouvant être
disséminées par
le
vent, par les oiseaux (ornithocorie), ce mode de dispersion entrainant
des implantations
aléatoires
au sort extrêmement variable, voire même par les
lézards comme aux Baléares chez une espèce
voisine, l’
Ephedra fragilis
(Neghme & al., 2017) ou par des Rongeurs en Amérique du nord
(Hollander & al., 2010).Autre particularité biologique
exceptionnelle pour un sous-arbrisseau, l’
Ephedra distachya
bénéficierait, selon Nouviant (1996), d'une
longévité plus que séculaire.
Dans le Sud Biterrois, bien que la fiche
ZNIEFF
consacrée en
ces
lieux au
lido ne la mentionne pas, elle est
présente entre Portiragnes
et
Sérignan-Plage, sur les dunes situées à l’est de
la Grande Maïre
(Fig.15)
où prospèrentd’ailleurs d’autres plantes rares telles que
l’ Euphorbe peplis,
déjà
connue, elle aussi, dans l’Antiquité
gréco-romaine.Curieusement, l’ Ephèdre semble faire
défaut sur le
rivage,
depuis ce secteurjusqu’à l’embouchure de l’Aude, et notamment
dans les belles
dunes
deVendres-Plage où la flore
psammophile
et
halophile du bord de
mer
esttypique , abondante, et diversifiée (Lopez,1919). Si elle en
a
fait
partie dans lepassé, sa destruction par piétinement a pu
l’éliminer
depuis. Beaucoup plus à l’ouest, elle est signalée dans
les Pyrénées
orientales
sur le littoral de laSalanque , entre Canet-Plage ett St Cyprien dans
un groupement sur
sables
fixés(Prudhomme,1987), ainsi q ue du côté de
(Canet) et de
Torreilles(SMBCN,2014) et au sud de Perpignan, sur dunes fixées
ou dunes
grises
versl’embouchure de la Tech (Roubaudi & al.,2008).Inversement, vers
l’est,
elle aété photographiée sur la corniche rocheuse
de
Sète,
en surplomb de la mer(Anonyme, 2016).
Localisations actuelles non
côtières
En fait, nous savons depuis peu
qu’elle est bel et bien
présente
dans
le Sud-Biterrois mais cette fois en arrière plan et loin
à
l’intérieur
des terres, jusqu’à 8 km et plus de la côte .D’est en
ouest , une première population (Fig.16 à 18,
Carte
2), qui a inauguré, non sans étonnement, notre suite de
découvertes, est
localisée
sur la« barre » du Puech Blanc (commune de Lespignan),
près du domaine homonyme et
celui
de Castelnau. Elle y est enracinée plein sud dans les fissures
de
vires
et surplombs rocheux des petites falaises de l’Oligo- Miocène24
associant
limons
jaunes à lits de galets, calcaires lacustres de Nissan et
calcaires dits des
Brégines24.Représentée surtout par des pieds
mâles,
l’Uvette y
cohabite
avec les plantes de garrigue les plus diverses.
|
|
|
Fig.16
- Puech blanc.Biotope |
Fig.17
- Pieds mâles |
Fig.18-
Pieds
femelles
en fruits |
|
|
|
La deuxième population (Fig.19,20,Carte 2), plus étendue,
prospère,
après Lespignan, sur les pentes meubles du lieu dit « Les
Tuilières » associant des sables marins miocènes24
et des colluvions25 quaternaires, partie d’une fiche ZNIEFF20 où
l’ Ephedra, pourtant abondante, n’est même pas signalée.
|
|
|
|
Fig.19
-
Tuilières.Biotope |
Fig.20 -Population
|
Fig.21-
Nissan. Biotope |
Fig.22
-Ephedra et Osiris
(flèches) |
|
|
|
|
* Plus vers le nord-ouest, d'autres Ephédres ont
été découvertes par A.Lopez en 2021, en
contrebas de la Chapelle et des Moulins de Nissan, cette
troisième station se localisant aussi à
proximité de la villa gallo-romaine dite du Petit Marignan
où était déjà décrit un
énorme dépotoir de pectens glabres (A.Lopez, 2020).
Une quatrième station, la plus éloignée du
littoral,
se situe au bas des collines de Nissan, plus précisément
du Puech
Ponchat26,
sur microfalaises de calcaires lacustres et limons jaunes, avec des
sables
marins,
nonloin du four à Salicornes(soude)restauré par les
« Amis deNissan »(Fig.21,22,Carte2).Ici, encore, une fiche
ZNIEFF20 dédiée ne fait pas mention de la plante. La
très rare Astragale de Narbonne y est par
contrementionnée.Il existe probablement d’autresstations
interposées depuisVendres jusqu’à La Vernède
où elles devront
être
recherchées par desprospections systématiques d’autant
plus difficiles qu’Ephedra
tend
à se fondre dans son environnement végétal en
milieu escarpé
et
herbeux.Par ailleurs, elle aurait été signalée
dans
la
Clape,
donc à l’ouest de l’ étang deVendres et de l’ Aude, sur
« ….le bord de falaise surplombant les
Combes…Plus surprenant est
Ephedra
distachya dans la même situation
qu’à
l’Ile Saint-Martin et non pas sur le littoral sableux comme d’habitude.
»
(Anonyme,
2012)(Carte 2).Une assertion sans diagnose et une localisation floue
restant
àconfirmer par des recherches ultérieures au bas du
massif , surtout
dans
lessecteurs de Puech Céleyran, Salles, où elle a
été
entrevue (Carte 2), et Fleury d’Aude, voire jusqu’à
Saint-Pierre/Mer. A noter qu’à l’Ile
Saint-Martin
l’ Uvetteest signalée pêle-mêle avec des plantes de
garrigue
typiques
(Roubaudi &Griot,1997), une promiscuité et donc un milieu
rappelant ceux du
Puech
blanc etdu Puech Ponchat.
Explication plausible de l’ «
anomalie »
Il s’avère que les diverses stations découvertes
jusqu’ici
jalonnent une partie au oins du pourtour de l’ étang de Vendres
et celui de Lespignan,
dit
de la Matte, où leur emplacement particulier, à un
même niveau
approximatif
(quelques mètres) au-dessus du niveau des fonds d’étangs
asséchés
suggère de les considérer comme marquant un ancien rivage
sans permettre
toutefois
de le dater. Il ne peut être que celui d’un ancien bras de mer
s’incurvant
autour de la Clape27, de sorte que le terme «
ria », avancé
par
Bardot et Forest(2015) est inacceptable puisque cette étendue
marine présumée
n’occupait
pas une vallée fluviale : l’Aude n’y parvenait pas encore29.
|
Carte
1 - Transgression (en bleu) évoquée par l’inondation de
1999 (d’après Vinet,2003) |
Ces installations aberrantes ne peuvent s’expliquer qu’en remontant le
temps, au delà de l’ Antiquité romaine, peut être
même jusqu’à l’époque post-glaciaire30,à la
fin de la quatrième et dernière glaciation, dite de
Würm ( il y a environ 10 000 à 17 000 ans) lorsque se
produisit la transgression holocène dite flandrienne31. La mer
s’infiltra alors dans les terrains essentiellement secondaires et
miocènes24, depuis
Narbonne à l’ouest et depuis Vendres à l’est,
créant ainsi un vaste golfe évalué parfois
à 25000 ha, considéré comme plus étendu que
l’étang de Thau actuel, frangé de + 6 à + 25 m.
par une longue série de plages en des lieux aujourd’hui
familiers (Vendres, La Vernède, Montels, Gruissan, Peyriac,
autour de la Clape, Fleury inclus) et
bordé au sud par de nombreuses îles, dont la Clape, Insula Laci (Verdeil,1987 ;
Ambert,1993 ; Ropiot,2007 ; Sanchez, 2011),
qu’il contournait ainsi par le nord32. Un tel paysage ne devait pas
être
sans rappeler celui qu’ont créé, au XXeme siècle,
les eaux
douces
de l’Aude submergeant sa basse vallée lors des inondations
majeures comme celle de1999
(Carte.1). Durant plusieurs
millénaires, le golfe fut soumis à une
sédimentation
intense, alluviale par l’Aude et marine. Cette dernière se
trouva
progressivement
réduite par la mise en place d’un cordon littoral qui limita les
échanges
avec la mer, ces derniers n’étant plus assurés que par le
chenal des
«
graus » 21 et convertissant le plan d'eau en lagune21. Par
ailleurs, il s’était produit des
phases
alluviales majeures de l’ Aude29 et l’ensemble de trois terrasses32 qui
en
résultat
(Carte.2) produisit son cloisonnement sans que l’on sache toutefois,
faute de
sondages,
si ce barrage était complet au niveau de Coutelle,près de
Coursan
et faisait alors de la Clape une presqu’île32. Ainsi furent
isolés,d’une part
à
l’ouest le complexe
lagunaire narbonnais des étangs de Bages-Sigean et de l’Ayrolle,
correspondant au fameux Lacus rubresus33, déjà
évoqué
à
la Société par Reboul (1837), d’autre part à l’est
le chapelet des trois futurs étangs
héraultais.
Celui de Capestang,d’abord plan d'eau marine jusqu’après la
dernière
glaciation
du Würm30, vers 6000 à 8000 ans, s’isola ensuite du domaine
lagunaire pour se
transformer
en un
vaste marécage d’eau douce durant la Protohistoire, le
remblaiement
responsable étant encore lié à l’activité
de l’ Aude 29
près
de Cuxac et Coursan (Rescanières, 2002). De leur
côté, les deux futurs étangs de La Matte
(Lespignan)
et de Vendres formaient par leur continuité un immense plan
d’eau qui durant
la
Protohistoire 10
et l’Antiquité baigna sans aucun doute, le bas des sites et
leurs
abords immédiats
(Carte 2).
|
.
Carte 2 - Inspirée par différents auteurs, elle
montre la division du golfe primordial
en Palus Hélicé et Lacus rubresus narbonnais |
Secondaire en jaune, Tertiaire
en marron, delta de l’Aude et terrasses en
couleurs différentes.
Flèches rouges : stations d’ Ephedra (en attente)
|
D’est en ouest et à partir de son (ou ses) grau(s)21 le mettant
en
communication avec la Méditerranée, ce Palus34, au sens
de Monique
Clavel-Lévêque
(2014) bordait : les terrasses quaternaires de
Vendres35 ; les barres molassiques tertiaires de Vendres du cap de
Vénus à Castelnau24 ; les microfalaises de Lespignan
depuis le Puech blanc, les Escaliers, le bas de Vivios, puis
Gouldeau-Valère ; le pourtour de l’étang de la Matte, au
pied de Lespignan, ses microfalaises ; la succession des collines de
Nissan26 ; la Vernède ; la plus orientale des terrasses, dite de
Coutelle, débutant aux collines d’ Ouveillan pour atteindre le
Puech Celeyran ; enfin tout le versant oriental de la Clape27
rejoignant le (les) grau(s)21, vers les actuelles Cabanes de Fleury.
Il semble bien qu’à son extrémité
méridionale, après avoir été largement
ouvert sur la mer, le Palus en fut isolé à ce niveau par
un cordon littoral21, fermeture rendue toutefois incomplète au
hasard de l’évolution des graus faisant toujours communiquer la
mer et le plan d’eau . Il n’en subsiste plus aujourd’hui que le "grau
vieux de Valras" (« Vallreas »), très intermittent,
et le grau
«
Mage » remanié par les installations du Chichoulet. Selon
toute vraisemblance, c’est de ce secteur que
l’Helicé
fut entrevu et (ou ) emprunté par les navigateurs antiques,
parmi
eux
le Romain Festus Avienus 36 qui dans les vers 586-594 de son Ora
maritima36,
juste
après avoir évoqué le golfe de Narbonne , des
îles et
l’Aude
(Attagus), le décrit et le baptise comme suit au IV eme
siècle de notre ère :
« Hic salsum in aequor amnis
Attagus mit :Heliceque rursus hic
palus
juxta : dehinc Besara stetisse fama scasca tradidit. At nunc Heledus,
nunc et
Orobus flumina vacuos per agros et ruinarum aggeres amoenitatis indices
priscae meant. » 11 « Ici le fleuve Attagus se rue
vers la plaine salée (dans
la
mer) : ici (se trouve) le marais Hélicé, et tout
près vers l'arrière
:
à partir de là, selon ce que racontait une vieille
tradition, s'érigeait Besara (Béziers). Mais
désormais
les fleuves Heledus(Lirou) et Orobus (Orb) traversent des champs vides
et des amas
de ruines indices d'une antique beauté. »
Ainsi apparait la notion d’une « Palus
Hélicé»
dont l'identification et l'étendue ont été
très controversés : étang de
Capestang
pour Gayraud (2002) et Rescanières (2002), étang de Bages
et de Sigean, voire
même
le Lacus rubresus tout entier (Ugolini & Olive,1987). En fait, si
l’on se base,
à
très juste titre, sur la proximité , « à
partir » du Palus, de
l’antique
Besara (Béziers), sensée alors en ruines, il devient
évident que la composante marine de
Vendres
et Lespignan lui correspond sans ambiguïté comme l’a fort
bien
souligné
Monique Clavel-Lévêque (2014). Il semble que de tous les
écrivains
antiques
Avienus36 ait seul utilisé le vocable Hélicé que
ce nom soit issu du
grec
ancien ἕλιξ, helix ,« spirale », « contourné
en spirale »,
allusion
possible au pourtour incurvé du plan d’eau, à ses
coquillages ou lui ait été
inspiré
par la peuplade des Elisyques37 du Narbonnais. Il n’est pas sans
intérêt de signaler que
l’itinéraire
lui même a été contesté par certains des
auteurs précédents (Gayraud,2002 ; Ugolini
&
Olive,1987) ainsi d’ailleurs que l’état de « Besara
» au IV eme
siècle36
Rapports de l’
Ephèdre et du Palus Hélicé
L’ Ephèdre présente un lien
indéniable avec le
Palus
Hélicé et son histoire hydrogéologique. Le
pourtour de ce plan d’eau salée puis
en
partie saumâtre du fait d’apports hydriques par les affluents
présumés38 , a
été
ourlé sans aucun doute par un rivage sablonneux, du moins
là où ses flots
n’érodaient
pas directement le pied des falaises miocènes ou la partie la
plus
déclive
de terrains rocheux en plan incliné propices à
l’installation de
débarcadères
(Gouldeau , les Escaliers sur Lespignan). Le sable des plages formait
vraisemblablement
des avant-dunes dont la présence trouve une confirmation
botanique
décisive,
du
moins sur le pourtour oriental du Palus où les peuplements
d’Ephedra
distachya constituent autant de jalons établis sur la Barre du
Puech blanc
(étang
de Vendres), les collines sud de Lespignan et celles de Nissan
(étang
de la Matte).Lors du remplacement de la mer par des eaux
saumâtres et de la
dispersion
du sable riverain, l’Uvette du Puech blanc aurait gagné les
falaises
calcaires susjacentes et leur garrigue grâce à son pouvoir
colonisateur de
plante
pionnière19,s’étendant de proche et par un profond
enracinement dans les
fissures. Ailleurs, les stations surplombant l’étang de la Matte
correspondent,
sur la carte
géologique du BRGM (Bureau des recherches géologiques et
minières),
à des dépôts de sables marins de l’
Aquitanien-Burdigalien24 ,
un
substrat déjà favorable à l’installation de la
plante et qui a persisté
jusqu’à
la transgression 12
Fig.23 - Valves de coquilles du
Flexopecten glaber provenant
de dépotoirs gallo-romains
(Castelnau, villa de Vivios)
flandrienne (versilienne)31 lorsque la mer s’infiltrat dans les terres
depuis
Vendres jusqu’à la Franqui.
Il est vraisemblable qu’au moins dans la partie méridionale du
Palus,
Ephedra
était associée initialement à d’autres plantes
psammophiles1,
telles qu’on les
observe aujourd’hui encore sur les dunes de Vendres-Plage (Oyat,
Panicaut
maritime, Euphorbe des rivages…)(Lopez,2019), peut-être aussi
à
des zones de
sansouïre, avec leurs Salicornes et de roselières à
Phragmites,
enfin à des îlots
de ripisylve39 au débouché des eaux douces38.
CONCLUSION
L’intérêt d’ Ephedra distachya dans le sud biterrois est
triple
: botanique, écologique et archéobiologque.
Sur le plan botanique tout
d’abord, son appartenance aux
Gnétophytes
lui confère un attrait exceptionnel, cet ensemble de
végétaux
vasculaires3 représentant une énigme
particulièrement irritante
sur
le plan de l’évolution. En outre, contrairement aux deux autres
genres du groupe, Gnetum et Weltwitschia, dont les oeufs libres sont
fécondés comme
chez
les Angiospermes4, l’Ephedra est considérée comme plus
primitive
par la structure ovulaire de ses fleurs femelles. Son genre est
également
archaïque
par des évolutions déroutantes dans la complexité
des
bouleversements
à l'échelle géologique.
Au point de vue écologique, l’ Uvette se présente au
lido21
de la Grande Maïre22 comme une espèce « normale
», prospérant dans
un
milieu naturel sablo-dunaire qui lui est propre et dont toute la
végétation (Oyat,
Panicaut
maritime, Euphorbe peplis…) est adaptée aux conditions
naturelles difficiles qui y
règnent
: forte salinité, puissance du vent, impact des grains de sable,
sol
mouvant
et minéral. En revanche, plus à l’ouest du sud-biterrois
, bien au
delà
de la grande Maïre et de l’Orb, Ephedra distachya se rencontre
à l’intérieur des terres, jusqu’à 8 km et plus du
littoral. De ce fait, elle apparaît comme le témoin
encore vivant et prospère, d’une ambiance marine aujourd’hui
disparue. On peut la considérer à ce titre, comme un
marqueur d’anciens rivages qu’elle ne permet toutefois pas de dater car
le début de son installation, au plus tôt en début
d’Holocène31, devrait rester à jamais inconnu.
Un fait est toutefois assuré. De
même que le Flexopecten glaber40 (Fig.23), un Mollusque Bivalve
ou Lamellibranche proche parent de la « Coquille Saint-Jacques
» atlantique et de nos « Pagelines », presque
éteint aujourd’hui mais qui
vivait
en abondance dans le 13 Palus Hélicé où il fut
collecté dès
la
protohistoire (Lopez, Clavel-Lévêque & al…), l’ Uvette
fit partie intégrante de l’environnement naturel
antique
qui lui était favorable. Elle fut donc contemporaine des
populations
Gallo-Romaines locales qui devaient la connaître et en faire
usage, dans la
mesure
où les textes de Pline12 et Dioscorides11 leur étaient
accessibles. Au vu de ces considérations, il semblerait qu’
Ephedra puisse
être
créditée d’un statut surprenant mais non antinomique, du
moins en ce qui concerne
notre région. Elle mérite d’être
considérée
d’une
part comme relicte ou espèce relictuelle 41, qui aurait pu
s’éteindre avec la disparition du
Palus
Hélicé, sur la totalité de son pourtour, mais y
subsiste néanmoins
encore
de nos jours, peut être grâce à son extraordinaire
longévité,
très
localement, dans des niches écologiques restreintes et en
populations à terme
irrémédiablement condamnées. D’autre part, elle
pourrait avoir une valeur de
relique 42,
espèce
vivante se confinant à ces mêmes sites très
limités,
après avoir connu sans aucun doute une expansion beaucoup plus
grande tout autour du même bras
de
mer.
NOTES
Psammophile (du grec ancien ψάμμος, psammos
« sable »
et
phile « qui aime ») désigne une espèce
animale ou végétale vivant dans un substrat
sableux
(Synonymes : sabulicole, arénophile). Un psammophyte est une
plante psammophile
Les Gymnospermes (Gymnospermae, γυμνός,
gymnos, "nu" et σπέρμα,
sperma,
"graine") sont un sous-embranchement de plantes à graines dont
l'ovule est
à
nu et porté par des pièces foliaires groupées sur
un rameau fertile (cône). En revanche, chez
les
Angiospermes ( en grec : « graine dans un récipient
»), l’ovule est enclos dans un ovaire.
Caractère
ambigü, le bois des Ephedra
et autres Gnétales, associe des trachéïdes typiques
des
Gymnospermes
et des vaisseaux, constitutifs de celui des Angiospermes.
5- Un végétal possède un port fastigié
(latin
: fastigium) lorsque ses rameaux sont dirigés vers le sommet de
la plante dont ils entourent la tige principale en s’y
resserrant
plus ou moins.
Les Prêles ou Queues-de-cheval sont des
plantes
herbacées
vivaces d’environnement humide appartenant aux Cryptogames vasculaires
et à la famille des
Equisetaceae,
avec un seul genre, survivant du Carbonifère : Equisetum (du
latin equus, «
cheval
» et seta, « soie, crin »). Leur tige, riche en
silice et nettement articulée, porte sur ses noeuds un
anneau
des très petites feuilles archaïques en écailles
(microphylles), ainsi que les rameaux, lorsqu’ils
son
présents.
Le termedioïque , s’opposant à
monoïque, qualifie
une
plante dont les fleurs mâles et femelles sont situées sur
des pieds distincts. Le pied mâle porte
uniquement
des fleurs unisexuées mâles dont les pièces
fertiles (androcée) sont des étamines
produisant
le pollen par leurs anthères. Le pied femelle ne montre que des
fleurs unisexuées femelles, à
pièces
fertiles (gynécee ou pistil) dont les ovaires contiennent les
ovules et sont surmontés d'un style.
Après
fécondation par le pollen, le gynécée donne un
fruit contenant des graines issues des ovules.
Un strobile (du latin strobilus, «
tourbillon » ou du
grec
στρόϐιλος, « toupie ») est un terme utilisé aussi
bien en Zoologie ( une des phases du cycle vital de certaines
Méduses)
qu’en Botanique où il
désigne une structure présente sur de nombreuses
espèces
végétales terrestres,dont les Ephèdres et les
Prêles où il comporte respectivement des fleurs et des
sporanges
et plus souvent appelé « cône », un
terme que de nombreux botanistes préfèrent toutefois
réserver
au fruit ligneux des Conifères.
Pedanius Dioscoride ( Pedanios
Dioskoridês), né entre
20
et 40 E.C. ( Anazarbe, province romaine de Cilicie, dans l'actuelle
Turquie) et mort vers 90 .Botaniste
,
pharmacologue et médecin grec, il fut l’auteur de De Materia Medica, source de
connaissances
majeures
en matière de botanique et remèdes de toutes natures
(végétale, animale,
minérale)
depuis l'Empire romain jusqu’au début de l'époque moderne
tant en Europe que dans le monde musulman.
Pline l’Ancien ( Gaius Plinius Secundus),
né en 23 E.C.
à
Novum Comum (l'actuelle Côme) dans le nord de l'Italie et mort en
79, à Stabies lors de
l'éruption
historique du Vésuve, est un écrivain et
naturaliste romain du Ier siècle, militaire, administrateur de
la
Gaule narbonnaise, préfet de la flotte de Misène. surtout
connu auteur comme auteur d'une
encyclopédie
monumentale, L'Histoire naturelle
(Historia Naturalis), en 37 volumes, rassemblant le savoir de son
époque
sur les sujets les plus divers et longtemps référence
majeure en sciences et en
techniques.
Il est à rappeler ici que Pline, peut être
abusé par la ressemblance des deux genres, a utilisé le
mot
Ephedra non comme synonyme de Tragos mais pour nommer une plante
dressée contre les troncs, à
savoir
une espèce de prêle (Equisetum
sylvaticum L.).
Saxicole (du latin saxum « roc, rocher »
et colore
«
habiter »),qualifie tout organisme, le plus souvent
végétal, qui vit naturellement et, de
préférence
ou uniquement, sur les rochers. Une plante calciphile ( du latin
calcarius , « chaux »
et
du grec phylos, « qui aime ») se rencontre exclusivement ou
préférentiellement sur les
sols
riches en calcium et ne supporte pas les terrains acides
Un végétal hémiparasite
comme le Rouvet et la
plupart
des autres Santalacées ou les Orobanches es garrigues est
chlorophyllien, assure donc par lui-même
l’essentiel
de sa synthèse carbonée mais
soustrait par les racines de l’eau et des sels minéraux à
des
plantes hôtes de groupes très différents qu’il ne
semble d’ailleurs pas affecter..
Les alcaloïdes,
qui portent une terminaison en « -ine
»,
sont des molécules à bases azotées, le plus
souvent hétérocycliques, c’est à dire
constitués
de séries d’atomes différents (en général
carbone et azote), dérivant le plus souvent d’acides
aminés et
très
majoritairement d'origine végétale. En fait, selon la
nouvelle classification d’Aniszewski (2007), basée sur
les
précurseurs dans la voie biologique de synthèse, l’
Ephédrine et la
noréphédrine,
sont des pseudo-alcaloïdes,
composés dont le squelette carboné de base ne
dérive pas d'acides aminés. En
tant
que sympathomimétiques, ils provoqueraient la libération
de la noradrénaline par les terminaisons
nerveuses
sympathiques, stimulant ainsi le système cardiovasculaire, les
sphincters digestifs et urinaires,
accélérant
les mouvements respiratoires et dilatant les bronches.
L’ Ephédrine de
synthèse est encore
commercialisée
dans un nombre réduit de spécialités comme
stimulant cardiaque , antiasthmatique, décongestionnant
rhinopharyngé,
auriculaire , dentaire
(dévitalisation de la pulpe) et antiémétique
(Transmer®).
Toutefois, les préparations à usage oral sont inderdites
comme « dopant » dans les compétitions et
peuvent
entrainer des accidents cardiovasculaires
graves, en association avec de la caféine.
Une xérophyte
(du grec ξηϱός - xêros : sec, et φυτόν -
phuton
: plante) est une plante adaptée aux milieux secs, arides et
capable de résister à de grands
déficits
d’eau. Elle peut être appelée aussi plante
xérophile.
Une espèce pionnière est, en
écologie, l'une
des
premières formes de vie qui colonisent ou recolonisent un milieu
donné, dépourvu de vie, parfois
après
une perturbation. Elle est souvent aussi une espèce dite «
facilitatrice » dont la seule
présence
entraîne des modifications telles que d’autres espèces,
bien que nécessitant des conditions de vie
différentes
peuvent aussi s’établir en formant un nouvel
écosystème.
Le sigle ZNIEFF
désigne en France, une zone naturelle
d'intérêt
écologique, faunistique et floristique, espace inventorié
en raison de son caractère
remarquable,
à travers le réseau Natura 2000,
selon un programme scientifico- naturaliste lancé en 1982
par
le ministère Bouchardeau. Nos propres recherches
démontrent que le dit inventaire est loin
d’être
complet et comporte même des erreurs grossières dans le
Biterrois, aussi bien sur le littoral que dans les Avant-Monts.
Le Lido,
nom désignant initialement la formation
géologique
sableuse très allongée qui ferme la lagune de Venise ,
désigne aujourd’hui par extension un
cordon
littoral. Ce dernier est une bande de terre , de relief peu
marqué et composée
d’alluvions,
sable surtout qu’ont déposé les courants marins.
Formé en avant des
côtes
et plus ou moins parallèlement à celles ci, un cordon
littoral peut isoler un plan d'eau alors appelé
lagune.
Cette lagune peut communiquer avec le plan d'eau principal par une ou
plusieurs passes ou
graus
( terme occitan signifiant « chenal », dérivé
du
gallo-romain
« grauus »= « rivage, sablonneux, plage »).qui
découpent le cordon littoral. S'il n'existe
qu'une
seule passe, le cordon littoral est alors relié à la
terre ferme et forme deux flèches
littorales.
La “Grande Maïre”, située entre Sérignan-Plage
et
Portiragnes, est un ancien bras du fleuve Orb,
devenu aujourd'hui une lagune, tout comme sa voisine "la
riviérette"
et communique avec la mer par
une passe intermittente ou grau. Réserve naturelle du
Conservatoire
du Littoral classée "Natura
2000", le site comporte divers habitats naturels ( dunes,
sansouïre,
prés salés, roselière) et héberge une
grande variété d’oiseaux.
23 - Un organisme halophile (du grec halos,
sel et philein, aimer) est
un
organisme qui s'accommode
ou a besoin de fortes concentrations en sel dans son milieu pour vivre.
Pour
bon nombre d'espèces
végétales terrestres du bord de mer
considérées
comme halophiles et ,de ce fait, dites halophytes, le
sel est nécessaire pour leur développement, leur
longévité
ou leur persistance endémique dans ce
milieu très particulier.
24 –L’ Oligocène et le Miocène, noms pouvant être
utilisés
comme substantif ou adjectif, désignent
deux divisions stratigraphiques de l’ère tertiaire ou
cénozoïque,
la partie supérieure de la première
étant aujourd’hui incluse dans le Miocène
inférieur
dont elle est devenue les deux premières
subdivisions, Aquitanien et Burdigalien. S'étendant en gros de
23,5
à 15 millions d'années,
l’ensemble est représenté dans le sud-biterrois par une
série
de terrains caractéristiques,
essentiellement les limons jaunes à lits de galets, les
calcaires
lacustres de Nissan dont le fossile
caractéristique est Helix ramondi , le calcaire coquillier dit
des
Brégines, à Chlamys tournali., et les
molasses marines dominant l’étang de Vendres à Castelnau.
Sur
ce domaine, l’ Etang rond ou Redon
(Carte 2) est une dépression continentale fermée,
d’origine
éolienne (due aux vents) comme celui de
Montady (Carte 2) .
25 – Les colluvions sont des dépôts de bas de pente,
relativement
fins et dont les éléments n’ont subi
qu’un faible transport, à la différence des alluvions
charriées
par les eaux.
26 – Les collines de Nissan sont un ensemble de collines
marno-calcaires
et de vallons couverts del végétation
méditerranéenn,
s'étendant
sur 488 hectares, au sud du village de Nissan-lez-
Ensérune,surplombant l'étang de la Matte (Plaine de St
Joseph
surtout) et comportant les plus hauts
reliefs de la basse plaine de l'Aude, dont le Puech Ponchat, qui
atteint
102 m, avec par endroits, des
parois de plus de 70 m (Carte 2).
La Clape
(Cartes 1,2) est un petit massif en grande partie calcaire
situé
dans l’Aude, immédiatement à l’ouest du fleuve homonyme
qui le
sépare
des étangs de Vendres et Lespignan. D’environ 15 000 hectares et
culminant au Pech Redon (214 m), ce massif
est
essentiellement constitué par des roches calcaires du
Crétacé
inférieur,
donc très différentes de celles du Sud-Biterrois. Le
relief, la flore, riche en plantes rares, la faune et les paysages
lui
confèrent le statut de site naturel classé en
Languedoc-Roussillon.
Un
bras de mer est une zone marine littorale en prolongement
étroit
à l’intérieur des terres qui, relativement
rapprochées, l’entourent sur au moins deux de ses
côtés.
Une Ria est
aussi une étendue de mer, relativement longue et étroite,
pénétrant
à
l’intérieur des terres mais résultant d’un envahissement
de la partie aval d’une vallée fluviale.
29- L’Aude est un fleuve côtier d’ Occitanie, né dans les
Pyrénées
(massif du Carlit, à 2185 m
d’altitude), et qui après un parcours de 224 km, va se jeter
dans
la Méditerranée, à la limite des
départements de l'Aude et de l'Hérault, entre les Cabanes
de
Fleury et Vendres (Chichoulet). Son nom
16
romain « Atax » dérivait du terme gaulois atacos =
«
fougueux », allusion à son régime
imprévisible
et à ses crues dévastatrices. « Ce divagueur
impénitent
» (Déruau) a connu sans cesse des
changements de lits malgré tous les efforts humains
déployés
pour le contrôler. Son cours, d’abord
unique et orienté du nord-ouest vers le Lacus rubresus ,au sud
(Ier-XIIIe
s), se divisa en deux bras au
XIVe s : l’un méridional, provisoire, devenu plus tard la
Robine,
et l’autre oriental qui, en franchissant
les terrasses 32 atteignit les étangs de Lespigan puis Vendres
pour
constituer finalement un delta au
niveau de celui de Pissevaches. Et ce n’est qu’à l’époque
moderne
(XVIII e- XIXe s.) que le cours
actuel aurait été creusé de main d’homme depuis
Cuxac
jusqu’aux Cabanes de Fleury
30 – L’époque post-glaciaire débute à la fin de la
quatrième
et dernière glaciation du Quaternaire,
dite de Würm (du nom d’un affluent du Danube), environ de 17 000
à
10 000 ans A.E.C.) lorsque, se
produisit la transgression holocène dite flandrienne31 suite
à
la fonte des glaces et au réchauffement.
31 -En géologie, la transgression est un déplacement de
la
ligne de rivage vers l'intérieur des terres,
surtout par élévation du niveau de la mer. La
transgression
flandrienne (du nom de la Flandre où ses
effets ont été les plus visibles), dite versilienne en
Méditerranée,
est un épisode survenu à la fin de la
dernière glaciation de Würm30,(il y a environ 17 000 ans)
où
la fonte des calottes polaires a provoqué
une élévation mondiale du niveau de la mer (d'environ 100
m)
avec un réchauffement des eaux de plus
de 10°C. Cet épisode s'est prolongé à
l'Holocène
(époque géologique s'étendant sur les
10 000 dernières années, toujours en cours de nos jours),
jusqu'au
début de notre ère (E.C.)
32 – Une ancienne insularité de la Clape, telle que la
reconstituent
encore aujourd’hui les
inondations majeures de l’Aude (Carte 1), reste toujours très
discutée.
Affirmée par certains auteurs
(Verdeil,1970, Ambert,1994 ) sur des preuves géologiques ,
confortée
par les divers noms suggestifs
qui lui ont été donnés au cours de l’ Histoire
(Insula
Laci, île d’Ellec, de Dellec, d' Hellec. …),
perpétuée sur Internet dans les nombreux sites la
concernant,
elle est niée par d’autres auteurs qui la
considèrent plutôt comme une presqu’île. Dans ce
cas,
les trois terrasses alluviales de l’ Aude,
notamment celle dite de Coutelle (Carte 2), près de Coursan,
auraient
été complètes, formant ainsi un
« isthme » qui l’unissait aux terres du nord.
33 – Le Lacus rubresus ou rubrensis, « Lac rougeâtre
»,
fut ainsi nommé, respectivement par
Pomponius Mela ( Description de la Terre, II,74) et Pline (Histoire
naturelle
III,5), du fait de sa
couleur particulière due à l’apport massif des alluvions
de
l’Aude (Atax, Attagus) qui y débouchait
près de Narbonne (lac Narbonites de Strabon). Ce plan d’eau
occupait
l’emplacement des étangs de
Bages et Sigean mais pour certains 32, aurait pu emplir toute la basse
vallée
de l’Aude, s’étendant ainsi
jusqu’à Vendres, la Clape étant alors une île
authentique
comme au cours de la transgression
versilienne et aujourd’hui encore prenant cet aspect singulier lors des
grandes
inondations (1999 :
Carte1)32
34 –Palus Devant les arguties d’autres auteurs tant sur le termes de
«
sinus »( golfe ou baie),
« aequor » (mer) et « stagnum » (étang)
utilisés
par Avienus35, il y a tout lieu d’adopter ce nom
neutre plus général pour désigner le plan d’eau
(Clavel-Lévêque,2014),
terme que l’auteur d’ Ora
maritima36 emploie d’ailleurs aussi dans ses textes. Bien
qu’évoquant
d’emblée un marais, il ne
préjuge en rien des qualités physico-chimiques de l’eau
et
peut désigner, selon le même géographe,
aussi bien une étang tel que celui de Thau, Taurus Palus ou une
lagune
comme le Palus Etrephaea
aux embouchures des rios Tinto et El Odiel ( à l’emplacement
actuel
de Palos en Espagne), un simple
marécage et même , selon Virgile ( Géorgiques) une
mer
fermée, tel le Palus maeotica = la Mer d’
Azov, domaine des Scythes.
35 - Les terrasses quaternaires correspondent au plateau de Vendres,
situé
entre ce village, Sauvian
et Sérignan. Très différent des autres reliefs
entourant
les étangs, il est d’origine fluviale car formé au
Quaternaire par les alluvions de l'Orb, riches en galets de natures
diverses,
avec un sol très lessivé dit
fersialitique et une accumulation d’argiles bariolées «
gonflantes
». La nappe phréatique est
superficielle et alimente des sources se déversant dans l’
étang.
36 - Aviénus (Rufus Festus Avienus), un haut fonctionnaire,
géographe
et poète latin du IVe siècle,
sous Théodose Ier, né en Étrurie vers 305 et mort
vers
375, est l'auteur de poèmes scientifiques
notamment, entre 350 et 355, des Ora maritima (« Rivages
maritimes
»), dont il ne subsiste qu’une
partie du Premier Livre. Constituant la plus ancienne description de
l'Europe
occidentale qui ait été
conservée, cet ouvrage décrit notamment les côtes
de
la Méditerranée depuis les Colonnes d'Hercule
(Gibraltar) jusqu'à Marseille, évoquant ainsi celles du
sud
de la Gaule, en particulier du Languedoc17
Roussillon. (vers 565-631). Selon Ugolini et Olive (1987), « la
description
poétique » des côtes
languedociennes, bien que « très cohérente et
homogène…
pourrait … être tirée d'une seule source,
remontant vraisemblablement à l'époque de la
conquête
romaine. Il s'agirait non pas d'un périple
maritime comme on l'a toujours cru, mais plutôt, ici, d'un
itinéraire
terrestre restituant le paysage tel
qu'on aurait pu le voir de la Voie Héracléenne-Voie
Domitienne
entre le IIeme et le Ier s. A.E.C… ».
Qui plus est, toujours suivant ces deux auteurs,
décidément
opposants, Aviénus remontant plus loin
dans le passé, se serait également inspiré pour la
rédaction
de son poème d’ ouvrages antérieurs de
plusieurs siècles à son époque (VIe-Ve.s. A.E.C.),
tels
que la Périégèse d’ Hécatée de
Milet,
les
copiant plus ou moins au hasard de ses lectures, avec ajout de ses
propres
observations et
commentaires. Autre critique –peut être plus justifiée -
sur
l’état de Béziers où des fouilles récentes
permettent désormais de voir que la ville a été
abandonnée,
totalement ou en majorité non au IV siècle
E.C., mais beaucoup plus tôt, entre 330/300 et 170/150 A.E.C.
37 - Les Élisyques (Ἐλισύκοι -ων en grec, Elesyces en latin)
étaient
un petit peuple de Gaule
méridionale, cité par Hécatée de Milet,
Hérodote
et Avienus36, établi de longue date dans la
région de Narbonne, leur capitale (Naro), et de Béziers.
Considéré
comme d’origine ligure
(Hécatée), ouvert aux influences ibère,
hellénique
puis celte, il aurait conservé l'essentiel de sa
culture jusqu'à l’arrivée des Volques ou la colonisation
romaine.
38 – Les affluents du Palus devaient être beaucoup plus nombreux
qu’aujourd’hui,
les sources ayant
été souvent taries à l’époque moderne lors
de
travaux agricoles et l’aménagement de voies, l’ A9 en
particulier. Par extrapolation et sans grand risque d’erreur, on peut
citer
sur Vendres, les eaux des
terrasses de l’ Orb et le ruisseau de la Carrierasse, sur Lespignan ses
propres
sources, celles du Pech
blanc et de Valère, et, côté Clape27, des ruisseaux
tels
celui du Bouquet, émanant du réseau karstique
de ce massif.
39 – Il s’agit des milieux humides qui entourent classiquement nos
lagunes
languedociennes, telles
que l’étang de Vendres actuel : la roselière, encore
appelée
phragmitaie car elle se compose de
Phragmites communs (« roseaux »),croissant dans l’eau et
donc,
à ne pas confondre avec la Canne de
Provence ; la sansouïre, sur sol limoneux, salé et
régulièrement
inondé par l’étang, formée de plantes
particulièrement bien adaptées à ces conditions
telles
que la Salicorne, l’Obione, la Soude et les
Limoniums ; la ripisylve près des zones d’eau douce (bords de
l’Aude,
ruisseaux, sources) avec ses
Frênes, Peupliers, Saules et Aulnes.
40- Le Pecten ou « Pétoncle » glabre, Flexopecten
glaber
, autre marqueur biologique, est un
Mollusque muni de branchies en lamelles et d’une coquille à deux
valves
articulées avec
des « oreillettes »(Fig.23), proche parent des «
Pagelines
» languedociennes (« Pétoncles » blanc et
noir) et de la Coquille Saint-Jacques propre à l’Atlantique.
Confiné
aujourd’hui, en survie, dans
l’étang de Thau et vers Collioures, il devait abonder dans le
Palus
Hélicé dont les fonds vaso-sableux
étaient propices à son mode de vie. En témoigne la
présence
de ses valves dans des terres
profondément labourées de la Matte et surtout, en tant
que
« conchyliorestes » de consommation, dans
les dépotoirs de sites protohistoriques et gallo-romains sur
Vendres,
Lespignan et même au-delà
(Saint-Chinianais) où il fut transporté (Lopez,
Clavel-Lévêque,Marcou
et Rieux..).
41 - Une espèce relictuelle ou relicte est un taxon vivant que
l’on
aurait pu croire éteint dans un
milieu à priori favorable (ici un bord de mer) mais qui
s’avère
y exister encore de nos jours en des
niches écologiques limitées. Sa qualification de «
fossile
vivant » est inacceptable dans le cas d’
Ephedra où l’on ne peut être assuré, faute de
données
paléontologiques, qu’il n’a pas changé depuis
son époque d’‘apparition .
42 - En biologie, une espèce relique est un taxon d'origine
très
ancienne généralement isolé dans la
classification des êtres vivants, présentant le plus
souvent
des caractères archaïques et qui ne se
rencontre que dans une aire limitée On parle de population
relique
lorsque ce n'est pas l'espèce en ellemême,
mais seulement une population de cette espèce qui se retrouve
isolée
des zones auxquelles cette
dernière est rattachée, généralement pour
cause
de modifications climatiques..
18
Avec la participation de Jean-Claude Rieux (Valras-Plage, Parc Culturel
du
Biterrois) qui a guidé les prospections archéologiques de
l’auteur
sur les
collines au sud de Lespignan
BIBLIOGRAPHIE
Ambert, P., 1993 - Preuves géologiques de l'insularité du
massif
de la Clape
(Aude) pendant la transgression flandrienne. C.R. Acad. Sc., Paris,
316,
2e
série, 1993, p.237-244.
Anonyme, 2012,sur Internet - Sorties botaniques 2012 : 1er avril : La
Clape
à
Saint-Pierre-sur-Mer.SESA
Anonyme,2016, sur Internet -
http://fjpower.forumgratuit.org/t6728-ephedradistachya-
raisin-de-mer
Bardot-Cambot A. et V. Forest,2015 - Du conchylioreste à
l’environnement
: de
la nature à l’homme, de l’homme à la nature in
Bardot-Cambot
et L.Tranoy
(dir.),2015,L’environnement en mémoire. Marqueurs, outils et
perspectives.
Collection Archéologie et Culture. Presses universitaires de
Rennes,
Rennes.
p.11-24
Bruneton, J., 2009 - Pharmacognosie - Phytochimie, plantes
médicinales,
4e
éd., revue et augmentée, Paris, Tec & Doc -
Éditions
médicales internationales,
2009, 1288 pp.
Clavel-Lévêque,M., 2014 – Autour de la Domitienne.
Genèse
et identité du
Biterrois gallo-romain. L’ Harmattan, Paris. 243 pp.
Fize, V. et N.Ferro, sur Internet - « Une nouvelle espèce
végétale
a été
découverte ». Reportage de Vanessa Fize et de Nicolas
Ferro
- France3 RA
19
Gayraud, 2002 - « Elements de Paléogéographie
antique
du Narbonnais : les
Enseignements du sondage de Capestang » in Dellong , E (Dir.),
Carte
Archéologique de la Gaule: Narbonne et le Narbonnais (11/1), p.47
Hollander JL, Vander Wall SB, Baguley JG. , 2010 - Evolution of seed
dispersal
in North American Ephedra. Evol. Ecol. 2010, 24, p. 333–345.
Lopez,A.,1986.- La végétation du Causse de la Courounelle
(Minervois,
Hérault). Bull. Soc. archéol. Scient. Litt.
Béziers,
6 e ser., 2, p. 59-64.
Lopez,A.,2019, sur Internet - Flore et Faune de l'arrière plage
du
Chichoulet
(Vendres Plage) in https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tang_de_Vendres
Lopez,A., Clavel-Lévêque, M., Marcou,F. et J.C.Rieux , en
préparation
– Le
Pecten glabre (Mollusque bivalve), un coquillage marin très
apprécié
dans le
Biterrois, de la Protohistoire au Moyen Age, et sa provenance.
Neghme,C., Santamaria L. & M.Calvino Cancela, 2017 -Strong
dependence
of a
pioneer shrub on seed dispersal services provided by an endemic
endangered
lizard in a Mediterranean island ecosystem PLoS One. 2017; 12(8):
e0183072.Published online 2017 Aug 21.
Nouviant,
J., 1996 - Recherches sur Ephedra en Europe. I: Typification
de Ephedra distachya.Bull. Murithienne 114(1996), p. 127-134
Prudhomme,J.,1987- Compte rendu de la sortie de Pentecôte 1986
[article].
Publications de la Société Linnéenne de Lyon
Année
1987, 56-5 p. 157-162
Reboul,H., 1837 - De l’ ancien Lac Rubresus et des atterrissemens de l’
Aude.
Bulletin de la Société archéologique de
Béziers,
Tome second. Mme V.Bory,
imprimeur-Libraire, Béziers, p.227 - 234
Rescanières, S., 2003 - « Essai sur le cadre
géographique
antique du
Narbonnais », in Dellong, E. (dir.), Carte Archéologique
de
la Gaule, Narbonne
et le Narbonnais (11/1), 2002, p. 44-51.
20
Ropiot, V., 2007 - Peuplement et circulation dans les bassins fluviaux
du
Languedoc occidental, du Roussillon et de l’Ampourdan du IXe s. au
début
du
IIe s. av. n. è.. Sciences de l’Homme et Société.
Université
de Franche-Comté,
2007. Français. Thèse en vue de l’obtention du titre de
docteur
en Archéologie
Vol. 1-2-3.Besançon
Roubaudi, L. et A.Griot,1997 - Compte rendu de la session de
Pentecôte
les 17,
18 et 19 mai 1997 à La Clape et ses environs (Aude)
[compte-rendu]
Publications de la Société Linnéenne de Lyon
Année
1997 66-10 pp. 264-268
Roubaudi,L. et col., 2008 -Compte rendu de la session botanique en
Languedoc-Roussillon, du 24 au 29 mai 2006.Bull. mens. Soc. linn. Lyon,
2008, 77 (3-445 - 52
Sanchez,C. et et M.- P. Jézégou, 2011 - Espaces littoraux
et
zones portuaires
de Narbonne et sa région dans l’ Antiquité. in
Monographies
d’Archéologie
Méditerranéenne, 28, 283 pp.
SMBCN, 2014, sur Internet - Relevé Botanique du 11 mai 2014 dans
2
secteurs
répertoriés sur le littoral nord, comme Espace Naturel
Sensible
(ENS) : La
Croste (Canet) – embouchure de l'Agly (Torreilles)
Ugolini,D. et C. Olive, 1987 - Béziers et les côtes
languedociennes
dans l'Ora
Maritima d'Avienus (vv. 586-594) . Revue archéologique de
Narbonnaise,
Tome
20, 1987 , p. 143-154.
Verdeil,P.,1987 - Essai de paléohydrographie de l’ Aude.
Bulletin
de la Société
d’ Etudes scientifiques de l’Aude. LXVII, 1987, p.1-105.
Vinet,F.,2003 - Crues et inondations dans la France
méditerranéenne.Les
crues
torrentielles des 12 et 13 novembre 1999(Aude, Tarn,
Pyrénées-Orientales
et
Hérault). Editions du Temps, Nantes, 224 pp.